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Laurent Obertone : « Tous les systèmes complexes ont énormément de points de faiblesse et, dès qu’un nœud central est touché, les autres s’effondrent par effet domino. »

Le romancier traduit dans le monde entier et numéro 1 des ventes en France décrit une guerre civile en France…

Laurent Obertone à Nantes et à Saint-Nazaire.

Laurent Obertone donnera une conférence pour présenter son dernier livre vendredi 25 octobre à Nantes. Une réunion organisée par la librairie Dobrée. Rendez-vous vendredi 25 octobre à 20h30, à la Maison des Syndicats, Place de la Gare de l’État. DERNIERE MINUTE CHANGEMENT DE LIEU: Salle de l’Egalité, 6 boulevard Leon Jouhaux à Nantes.

Laurent Obertone sera également à Saint-Nazaire, pour une conférence apéritif, samedi 26 octobre à 17 heures à l’hôtel Aquilon, 2 rue Michel-Ange à Saint-Nazaire Océanis. Participation : 5 euros.

Laurent Obertone est l’un des écrivains qui a vendu le plus de livres en France au cours de ces dernières années. Le premier tome de Guérilla a été numéro un des ventes pendant plusieurs semaines. Aujourd’hui, il publie le tome 2 de Guérilla : « Le temps des barbares ». Ce roman d’anticipation repose sur les hypothèses de travail émanant du renseignement, des forces spéciales et des témoignages directs de victimes de guerres civiles.

Best-seller international, le tome 1 de Guérilla décrivait l’effondrement de la France en soixante-douze heures. Dans le tome 2, l’auteur campe une France où l’État s’est écroulé en trois jours, un pays livré aux assassins qui tiennent les rues et aux chiens de guerre qui terrorisent les campagnes. Partout le pillage. La folie. La survie. Partout le silence des réseaux détruits. Et partout la violence. Des crânes perforés de balles, des ombres qui fuient, des rues dévastées, des cadavres déchiquetés à perte de vue, des ordres, des plaintes, des cris, des rafales d’armes automatiques se répondant d’une rue à l’autre, des geysers de flammes et le bruit sourd des rotors brassant le ciel ardent des villes. Il dépeint de simples citoyens réfugiés dans les campagnes françaises, qui ne sont plus que des créatures privées de tout, isolées dans leur méfiance, prêtes à s’entretuer pour un bidon d’essence.

Journaliste et écrivain traduit dans une dizaine de pays, Laurent Obertone, né en 1984, anthropologue de formation, est l’auteur à succès d’essais, de récits criminels et de romans réalistes.

« Guérilla. Le temps des barbares » de Laurent Obertone est publié aux Éditions Ring.

Kernews : Vous êtes une nouvelle fois numéro 1 des ventes de livres en France sans la moindre publicité des médias institutionnels. Est-ce le signe que les médias dominants ont de moins en moins d’influence ?

Laurent Obertone : C’est vrai, il y a quelques années, si l’on ne passait pas dans certaines émissions, comme celle de Laurent Ruquier, on était condamné à ne pas vendre. Aujourd’hui, c’est très différent : non seulement ceux qui y passent ne vendent plus systématiquement, mais ceux qui n’y passent pas parviennent à avoir un public conséquent, notamment via des médias alternatifs. Ce public parallèle est entré dans une sorte de résistance culturelle et cela permet à des livres comme les miens de très bien fonctionner. Je trouve cela très sain puisque cela veut dire qu’il y a quand même pas mal d’individus qui échappent au conditionnement de Big Brother et des grands médias officiels.

C’est d’autant plus surprenant que vos œuvres n’enfreignent pas la loi…

Je n’ai jamais eu la moindre plainte contre moi. On peut m’accuser de ce que l’on veut, mais c’est de la calomnie. Quand vous avez quelqu’un qui n’est pas aligné sur la pensée dominante, on va d’abord tenter de le calomnier, en lui inventant un personnage qu’il n’est pas et, dans un deuxième temps, on va essayer de l’étouffer par le silence. Or, cela ne suffit même plus et il y a une forme de panique des grands médias face à ces soulèvements de l’opinion. Pas seulement en France, mais aussi dans les pays voisins.

Ce qui fait le succès de vos livres, c’est que vous vous basez sur des études précises, de la police, des services de défense, des services secrets, dans plusieurs pays, sur ce qui pourrait se dérouler en cas de guerre civile. À partir de là, vous créez une fiction…

Je suis passé du document d’actualité purement factuel et sourcé, à la fiction documentée, c’est un peu différent. L’idée étant de travailler sur ce qui risque de se passer demain à partir de la photographie actuelle. Les informations sont celles du renseignement et de la police. J’ai beaucoup d’entrées dans ces milieux et je me suis servi de leur propre curseur de réflexion en voyant jusqu’où on pourrait le pousser dans l’avenir. Dans mon livre, tout repose sur les analyses de gens qui sont très bien informés et que, malheureusement, on n’écoute pas assez. Ils sont très contents de me livrer leurs informations dont on sait très bien qu’elles n’intéressent pas nos décideurs. Aujourd’hui, nous avons à la tête de notre pays des gens qui sont formés pour communiquer et pas pour agir. Le jour où il faudra passer aux actes, j’ai peur que l’on se trouve fort dépourvu !

Vous commencez chaque épisode par la définition d’un mot, comme métamorphose : la France vit-elle sa métamorphose ?

Bien sûr, nous sommes dans une métamorphose. Nous sommes dans une situation de confort sans précédent et nous avons oublié les réalités ancestrales : comme le froid, la nécessité de chasser pour survivre, la faim, la peur, la solitude, l’étranger forcément dangereux et inamical… Aujourd’hui, nous sommes dans une situation surréaliste de confort, de vivre ensemble plus ou moins obligatoire, de consommation et de grands médias. Si jamais cette société venait à basculer à un état un peu ancestral, donc si l’on coupait le courant et si cet État qui gouverne nos vies venait à disparaître brutalement, que ferait-on ? La métamorphose serait extrêmement brutale et certains vivraient cela très mal. Peut-être que d’autres, qui sont des ardents défenseurs des idées progressistes, de la bonté et de l’humanisme, se révéleraient être assez impitoyables quand il s’agira de survivre… Je pense que les métamorphoses seront légion.

Vous évoquez la probabilité d’une guerre civile en France : n’est-ce pas un scénario cauchemar ?

Le terme de guerre civile est un peu impropre puisque l’on voit bien qu’il y a une grande partie de la population qui est complètement amorphe et passive, qui renonce chaque jour un peu plus et qui ne trouve ni les ressources, ni le courage, ni la volonté, pour essayer de renverser la vapeur. On sait très bien que cette situation va se dégrader, mais on a déjà tellement accepté, on a encore tant de choses à perdre, on a tant investi dans cette société, que l’on a peur d’être désigné et ostracisé si l’on s’oppose à cette marche vers le vivre ensemble. Ainsi, il n’y a pas vraiment de guerre civile avec deux camps distincts qui vont s’opposer, mais une forme d’effondrement de la société, qui est aujourd’hui un peu artificielle, alors qu’en réalité il n’y a quasiment plus de cohésion au sein de la société. Les individus ne se reconnaissent plus. Il y a un manque de confiance, il y a un effondrement de la solidarité… Je pense que nous aurons plutôt affaire à une guerre de tous contre tous, avec chacun qui va essayer de tirer la couverture à lui, mais dans un monde absolument impitoyable et sans règles.

Dans votre fiction, même en pleine guerre civile, malgré les meurtres à chaque coin de rue, vous décrivez un pays où il y a encore des bonnes âmes qui espèrent trouver une solution pacifique…

À partir du moment où l’on a cette réalité différée, en pensant que l’on a une petite chance d’échapper à cette réalité brutale, on a toujours le refuge de l’idéologie et de la croyance. Beaucoup d’individus préfèrent privilégier leur croyance à la réalité. Les gens savent qu’il y a des problèmes, mais ils préfèrent ne pas en parler, parce que cela met en péril leur équilibre. Il y a toujours des gens qui se voileront la face jusqu’au bout.

Personne ne veut croire que l’État peut s’effondrer en trois jours !

Le temps est très court, c’est volontaire de ma part. Cela pourrait être plus long, comme plus court. Tout dépend de l’électricité et des réseaux, et nous avons un point de faiblesse qui est énorme. On sait très bien qu’il y a des points de faiblesse très importants dans l’alimentation électrique. Cela fait très longtemps que les experts alertent sur la situation des transformateurs des centrales nucléaires : notamment, si ces transformateurs étaient attaqués en même temps, il faudrait des mois pour rétablir la distribution de l’alimentation électrique, pas seulement en France, mais dans les pays voisins aussi qui sont tous dépendants de la distribution française. Il y a des points de faiblesse fondamentaux de la structure et c’est pour cette raison que cela peut aller très vite. Je fais souvent cette comparaison avec le Titanic : on a l’impression que l’on est sur un navire très solide que Dieu seul pourrait couler, mais en réalité il y a beaucoup d’orgueil et il y a des points de faiblesse très importants dans la structure. Évidemment, quand on est aux commandes du navire, on veut aller plus vite. On pense que l’on est intouchable, mais en réalité ce n’est pas vrai. Tous les systèmes complexes ont énormément de points de faiblesse et, dès qu’un nœud central est touché, les autres s’effondrent par effet domino. Cela peut aller très vite. En réalité, la police et les forces de l’ordre sont trop peu nombreuses pour faire face à un effondrement généralisé. Ce sont des gens qui sont très forts pour régler un problème précis et localisé, mais, dans le scénario d’un effondrement global, ils seront très rapidement dépassés.

Vous décrivez un scénario où tout explose très rapidement, c’est la guerre des villages, et l’on découvre la réalité de l’être humain. Ainsi, celui qui distribuait des prospectus pour la paix dans le monde devient une bête sauvage lorsqu’il n’a plus à manger…

Voilà la réalité de la nature humaine ! Quand on étudie les guerres civiles récentes, notamment en Bosnie, ou plus près de nous, quand on a des pannes gigantesques de courant, même dans les sociétés que l’on pense les plus développées, on voit que la nature humaine se révèle et elle est encore pire que la nature animale. Les comportements sont aberrants dès que l’État ou la police n’est plus là pour tenir les individus dans une habitude normale et civilisée. On est dans le règne de la violence la plus totale et l’on ne peut pas résumer cela à des clans précis, comme la banlieue contre la société traditionnelle français. C’est vraiment tous contre tous.

Tout cela a-t-il développé en vous un réflexe survivaliste ?

Peut-être que j’avais déjà en moi cette vision assez ancrée que notre évolution nous a fabriquée pour un environnement ancestral dans lequel nous avons survécu pendant des centaines de milliers d’années… La règle primordiale était de survivre, on avait besoin d’avoir un sens de l’orientation, une force physique importante, de savoir chasser… On avait le sens de l’autonomie, alors qu’aujourd’hui nous avons nettement moins besoin de tout cela et nous avons pu progressivement renoncer à notre état d’indépendance. Sous le vernis social et cette sorte de structure domestique qui nous tient, il y a des êtres qui seraient perdus sans cette espèce de réseau civilisé etl’ on sait très bien que les êtres humains, privés de cela, pourraient aller très loin dans la barbarie.

On sait que toute civilisation s’effondre à un moment ou un autre : peut-être sommes-nous en train d’assister à cela…

Bien sûr, d’un point de vue large, il y a eu des va-et-vient brutaux de l’histoire et, de toute façon, la nature reprendra ses droits. Cette parenthèse sociale peut se refermer brutalement et donner à nouveau libre cours à une sélection naturelle très féroce. D’un point de vue large, ce qui se passe n’est pas stupéfiant. C’est de notre point de vue que les choses sont plus problématiques : nous avons pour mission de transmettre notre patrimoine génétique, nous sommes faits pour cela, donc on a de bonnes raisons de s’inquiéter de la situation parce que, si de tels événements se produisent, on ne sait pas du tout si l’on est prêt à y faire face. Il y aura une loterie à laquelle nous avons malheureusement peu de chances d’échapper.

Et de survivre, puisque nous avons perdu beaucoup en quelques siècles…

Chaque année que vous passez dans cette espèce de cocon, avec le chauffage permanent, vous n’avez plus besoin de chasser et d’exercer vos aptitudes physiques pour survivre… L’évolution a fait de nous des individus qui sont très forts parce qu’ils sont en société, parce qu’il y a ce principe de subsidiarité. Il y a des gens qui se battent pour nous, on a des gens qui vont chercher notre nourriture… Mais nous sommes extrêmement dépendants de tout cela. Les gens ne comprennent pas la complexité des réseaux d’électricité, ils ne savent pas comment fonctionne leur téléphone et ils ont perdu des aptitudes physiques et mentales qui sont primordiales pour survivre dans un monde sans société. En ce qui concerne les aptitudes musculaires, c’est très évident. Il y a eu des études sur ce point, par rapport à nos ancêtres, et nous avons régressé à tous les points de vue. Si vous mettez aujourd’hui un bon bourgeois français au Moyen Âge, il trouverait la situation extrêmement difficile alors que, pourtant, elle était déjà bien meilleure que plusieurs siècles en arrière ! Il ne faut pas croire que ce cocon dans lequel on nous a plongés, pour mieux nous tenir, d’ailleurs, soit immuable et éternel. C’est un état transitoire et quasiment accidentel. Tôt ou tard, cet État va s’effondrer et l’on va avoir le retour d’une sélection qui sera impitoyable. Par exemple, si vous êtes myope et si, dans le chaos, vous perdez vos lunettes, vous avez des points en moins sur vos chances de survie. Tout est comme ça ! Si vous n’êtes pas armé et si vous êtes au mauvais endroit au mauvais moment, il y a de fortes probabilités pour que vous passiez à la trappe. C’est un univers impitoyable qui peut nous rattraper rapidement.

Ce qui est troublant, c’est d’aller à la rencontre des migrants, comme dans la médina de Casablanca. Ils se préparent à rejoindre l’Europe. Ils sont déjà très forts physiquement, puisque les plus faibles n’ont pas pu partir ou sont morts en cours de route. En plus, ils sont intelligents, débrouillards et malins. Par exemple, ils sont sur des sites de rencontre pour draguer des femmes seules, d’une cinquantaine ou d’une soixantaine d’années, qui vivent dans des villages, parce qu’ils savent qu’il s’agit de proies faciles… N’est-ce pas ce qui caractérise la loi du plus fort et du plus malin ?

Il y a aussi une forme de sélection dans cette immigration : clairement, ceux qui parviennent à venir sont forts. Ils ont des moyens aussi, parce que cela coûte cher de payer des passeurs. Donc, ce ne sont déjà pas des individus représentatifs. Ce sont des individus plus forts, plus intelligents et plus doués que la moyenne. Ceux qui parviennent à appâter des veuves françaises désespérées ne sont évidemment pas les derniers du lot. Il y a une forme de course pour essayer de grappiller de l’argent et de profiter de la faiblesse et de la naïveté de cet Occident qui est en assez mauvaise voie, il faut bien le dire.

Enfin, pensez-vous vraiment que cette guérilla puisse se produire un jour en France ?

Clairement, le renseignement, les gens les mieux informés de ce pays, ont la conviction profonde que cela peut se produire et que tous les éléments du drame sont en place aujourd’hui, que ce soit d’un point de vue économique, social, structurel ou communautaire. Il y a une forme de partition morale entre les élites et la population. Tous les éléments du drame sont là. Ce qui manque, c’est l’étincelle. Cela peut aussi durer longtemps et la situation peut aller vers un pourrissement plus lent mais, dans tous les cas, il y a des indices qui laissent penser que certaines choses ne vont pas durer, notamment l’économie. La situation économique de l’État français, avec son socialisme très marqué, ne peut pas perdurer longtemps. Mathématiquement, on va arriver au bout de ce que l’on peut faire. Comme le poids des dépenses va augmenter, on va se retrouver face au choc du réel. Donc, je pense que cela arrivera.

Écrit par Rédaction

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